amies et amis

Ces dernières années j'ai rencontré sur mon chemin des artistes dont les œuvres m'ont particulièrement « accroché ». Des techniques, des démarches différentes, mais des résultats qui m'interpelle.
Bernard BONDIEU

Quelques mots de chacun :

David CZEKMANY http://davidczekmany.blogspot.fr/

CHEMINEMENT CRÉATIF

Regarder une œuvre ne se limite pas à admirer une représentation ; c'est aussi observer les variations dans les couleurs, les mediums et les matières, voir et apprécier des arrangements de taches et de lignes comme en musique des arrangements de notes. Si toutes mes œuvres racontent quelque chose, elles sont également l'expression d'un plaisir plastique constant, d'une volonté de dépassement de soi continuel.
A égalité avec le plaisir visuel, l'œuvre doit être porteuse de sens, véhiculer des sentiments, des idées, pousser à s'interroger et à réfléchir. Cela ne passe pas par un mode représentatif particulier, plutôt par une communication honnête et sincère entre l'artiste d'une part et le support et les médiums d'autre part. Le geste se doit d'être attentif aux propres réactions des matières et des mediums, parfois imprévisibles.
Je qualifie mon œuvre de semi-figurative, dans le sens où elle ne relève pas de choses directement visibles dans la « nature ». L'objet est le produit d'une transformation induite par la mémoire et les idées, devenant en lui-même une forme archétypale. De même mes paysages sont des lieux/non lieux, qui évoquent des paysages originels, primordiaux, ou issus de l'imaginaire, du monde de l'inconscient.
Autant le visuel que la pensée se forgent l'un l'autre au fur et à mesure, en totale interdépendance. Alors que l'œuvre en devenir se charge d'éléments évocateurs, elle entre en résonnance avec l'intellect, et l'ensemble fait surgir d'autres idées qui nourrissent à leur tour l'œuvre. C'est une spirale ascensionnelle qui s'interrompt lorsque l'on ne peut plus rien ajouter au tableau.

L'HOMME ET LE MYTHE

Mes sujets se concentrent sur le mythe, la quête des origines, les fantasmes et les peurs humaines. Je puise mon inspiration dans les forces et faiblesses de l'être humain et des civilisations ; l'homme pris dans un tourbillon dans lequel il compose tant bien que mal son existence et son avenir, un monde et un univers dont il tente de percer les multiples mystères. Le mythe est ce que l'homme crée pour expliquer le monde qu'il ne comprend pas. Je l'utilise comme un moyen de tirer des réflexions sur notre propre condition humaine. Dans mon travail, le mythe est lié à d'autres grands axes majeurs : l'archéologie, l'astronomie, la paléontologie, la nature… un syncrétisme en quelque sorte entre ce que l'homme pense croire et ce qu'il découvre par la recherche.
A ce titre, mes dessins et mes tableaux intègrent des objets-mythes qui partent de traces d'anciennes civilisations, dans un effort de synthèse : pierres dressées, gravures préhistoriques, temples, mausolées, dieux, personnages « monstrueux » ; et accueillent de nouvelles images-types : abîme, gouffre, animal, fossile, astres, êtres humains.

Deux types d'humains s'affrontent idéologiquement dans cette tourmente :
- d'un côté, l'astronome et l'archéologue, curieux de ce qui les entoure, l'enfant innocent qui a soif d'apprendre, ou encore la femme, à la fois déesse, mère, égérie ou détentrice du savoir ;
- d'un autre côté, les ignorants, les incrédules dont les habitudes quotidiennes ont brisé tout espoir ou les ont rendus aveugles, mais aussi l'inconnu, l'étranger, cet autre, souvent mal distingué dans le lointain et facteur de crainte ou au contraire d'espoir, en tous cas de questionnement.

Le fossile, animal disparu né bien avant la formation de l'homme moderne, figé dans la roche pour l'éternité, représente le passé évolutionnaire de la Terre et donc de l'Homme et lui rappelle qu'il est intimement lié à son environnement, dont l'extraordinaire richesse et la puissance sont à la fois vecteurs de vie et de mort.
A côté du fossile, l'animal représente l'insaisissable, la liberté, le compagnon évolutionnaire de l'homme, mais aussi une simplicité dans la forme d'existence, une autre forme de pensée et d'intelligence. L'animal est l'étranger par excellence, celui que l'on ne peut cerner et dont on ne comprend pas le langage ; à la fois l'inconnu que l'on redoute mais aussi le compagnon que l'on aime. Il incarne le passé ancien de la Terre, l'antiquité de l'évolution génétique, la force, la démesure, la richesse du patrimoine évolutif, au travers d'espèces fantasmées, qui rappellent les lacunes de nos connaissances, dont beaucoup ne seront jamais comblées.
Parmi les édifices bâtis par l'homme, le temple, plutôt grécisant, et la pyramide, sont des lieux à forte impulsion mythique et mythologique. Leur pureté et leur perfection architecturale en font des monuments clefs de l'histoire humaine. En eux se manifestent deux des miracles les plus importants de la croyance : la présence de la divinité et la renaissance dans la mort.

PARENTES ARTISTIQUES

L'œuvre de Paul Klee constitue l'influence la plus évidente de mon propre travail. Son expressivité multiforme, sa capacité d'invention et la profonde poésie de son univers ne pouvaient manquer de faire vibrer ma sensibilité artistique. On pensera également à Miró, cependant son apport est différent. C'est avant tout sa spontanéité et son côté expérimental et touche à tout qui sont visibles dans mon travail. A ces deux artistes l'on pourrait en ajouter bien d'autres : historien de l'Art de formation, je suis un passionné d'Art dans son ensemble. Aussi l'éventail de mes admirations est large : Turner, Picasso, Matisse, Monet, Rembrandt, Kiefer et Nicolas de Staël, constituent pour moi des piliers incontournables. Et on pourrait en ajouter des dizaines d'autres car au gré des lectures et des découvertes, de nouveaux liens se forment, parfois brefs ou infimes, parfois plus forts, qui aboutissent à de nouvelles idées et recherches.
Et ce n'est pas seulement dans le domaine de la peinture ou de la sculpture qu'il faut chercher des parentés mais également dans la bande dessinée (Sergio Toppi, Winsor McCay, George Herriman, Mike Mignola, Jean Giraud, Jijé, Franquin, par exemple), la littérature de science-fiction (Asimov, Herbert), la fantasy (Tolkien) ou le fantastique (Poe, Lovecraft).
Ajoutons enfin les ouvrages plus scientifiques sur l'art, l'archéologie ou encore l'astronomie, qui sèment de nouvelles idées et thématiques dans la conception des tableaux, et le tour d'horizon sera à peu près complet.

Martine PRUNIER photogaphe
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Patrick BRAVIN photographe
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Léonelle-Nathalie TIFFENEAU
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